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Du mouvement

« Le mouvement occupe le système nerveux plus que tout autre chose, parce que nous ne pouvons ni sentir, ni ressentir, ni penser sans un ensemble varié, complexe et élaboré d’actes initiés par le cerveau pour faire résister le corps à l’attraction de la gravité ; en même temps, nous devons savoir où nous sommes et dans quelle position, nous devons utiliser nos sens, nos sentiments et notre faculté de penser. »

Moshe Feldenkrais, Énergie et bien-être par le mouvement

Ressentir, agir, percevoir, penser et parler sous-entendent une activité motrice réelle ou virtuelle. Pas de perception sans action, pas d’action sans mouvement. Par exemple, voir un objet c’est toujours anticiper le mouvement à faire pour le toucher : « Situer un objet, c’est simplement imaginer les mouvements qui seraient nécessaires pour l’atteindre » H. Poincaré. La capacité de sentir son corps en mouvement se nomme proprioception ou kinesthésie. De l’Homos Erectus Nous pouvons m…

De l’émancipation

« Pour intérioriser un savoir, il est nécessaire d’accéder à ce plan de compréhension : non pas à ce qui existe, mais à ce qui “consiste”. »
Carl Rogers

Renouer avec les aspects cinématiques de la sensation de mouvement ou sensations kinesthésiques, nous permet d’interroger la construction de notre subjectivité. En effet, ré-apprendre à nous mouvoir dans les sphères de l’attention et du jeu nous détache du seul apprentissage lié aux impératifs sociaux. En cela, il s’agit d’un mouvement d’émancipation et de résistance. Durant le déroulé du mouvement, retrouver le chemin et l’exercice de cette connexion première, nous introduit à l’épaisse…

D’une pédagogie thérapeutique

« Tout au long de notre vie, le système sensori-moteur réagit quotidiennement à des agressions ou des traumatismes par des réflexes musculaires spécifiques, lesquels, sous l’effet de la répétition, provoquent des contractions musculaires conditionnées. Ces contractions musculaires échappent si bien à notre volonté et à notre conscience, qu’au bout du compte, nous ne sommes plus libres de nos mouvements mais sous l’emprise de raideurs, de douleurs ou d’autres limitations. »

Thomas Hanna, La somatique

Beaucoup de tensions, frustrations, limitations et douleurs naissent de l’atrophie de la sphère kinesthésique, atrophie qui tarie notre potentiel. Reprendre contact avec le sensorimoteur, c’est arrêter de parler de son corps comme extérieur, segmenté, ailleurs… Par exemple, attirer l’attention vers l’activité des muscles « antagonistes », c’est à dire ceux qui s’étirent ou s’allongent en proportion du muscle que nous activons, permet de lever certaines co-contractions involontaires qui paras…

Du jeu : la répétition sans répétition

« Sortir d’une routine normale, trouver la nouveauté, être ouvert à la sérendipité, apprécier l’inattendu, embrasser un peu de risque et trouver du plaisir dans la vivacité accrue de la vie. Ce sont toutes les qualités d’un état de jeu. »
Stuart Brown, Play : How It Shapes the Brain, Opens the Imagination, and Invigorates the Soul.

Des degrés de liberté Il est démontré depuis longtemps que les plus grands sportifs et les meilleurs ouvriers ne reproduisent jamais exactement le même geste (The coordination and regulation of movement, Nikolai A.Bernstein, 1967). De même que l’apprentissage ne consiste pas à empiler des connaissances, l’apprentissage moteur ne se résume pas à l’acquisition d’une coordination spécifique. Processus non-linéaire, il se construit en fonction des exigences de l’environnement et des degré…